dimanche 11 septembre 2016

35.


Elle dépose ses nichons sur l’étagère, la pute… et y pique le prix, l’étiquette plantée comme dans la bidoche du boucher, en vitrine… roses et blancs, lourds et tendres… un prix à la minute de malaxage, un prix à la tétée minutée, un prix le temps d’y fourrer la tête et d’y pleurer un bon coup… un prix pour oublier… pour s’y reposer, pour s’y retrouver… pour y croiser sa mère… se laisser aller. 
Les nichons de la pute dans la vitrine du boucher, il y a planté ses yeux, son nez, ses joues, sa bouche, les mains pleines, plein les mains, et il a fondu sur eux de toute l’eau de ses yeux, heureux, plus jamais malheureux juste un instant. 
Et il s’est tapé un énorme filet de veau après, rose, blanc, lourd et tendre, un truc d’une indécence… un truc à s’étouffer… un truc à y rester.

Jane Véronique

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