lundi 30 mai 2016

12.

Elle ne tenait plus qu'à un fil. Enfin, à une tige. Enfin... à ce qui restait d'une tige. Elle allait, elle devait tomber d'un instant à l'autre. La jeune femme la regardait d'un air d'envie. Elle était si belle, elle était si verte, elle était... tellement hors d'atteinte, qu'il ne lui restait qu'à s'asseoir au pied de l'arbre, et attendre l'inéluctable chute. Mais la chute ne venait pas. L'après-midi se passa ainsi - dans l'expectative. La jeune femme avait de plus en plus envie de la pomme. Mais l'instinct de survie du fruit rebelle était le plus fort. C'est qu'il s'y accrochait, à son bout de tige, le bougre. Et le vent, appelé en renfort, n'y faisait rien. Elle avait bien essayé, aussi, d'aller le décrocher - mais personne ne lui avait appris à grimper aux arbres. Elle finit par s'endormir là, sur la mousse. Ce fut la rosée qui la réveilla... la rosée et la voix de son amoureux, au creux de son oreille.
- Ève, mon amour... quand donc oublieras-tu cette pomme...

Marc Menu

1 commentaire: