Elle donnait
l'impression de toujours marcher sur un fil. Tant de grâce, une
telle légèreté... comme dans une chanson de Maxime Leforestier,
elle semblait marcher comme on danse. Et tous les garçons du village
la regardaient. Mais elle passait, altière, innocente, inconsciente
de l'effet provoqué par son passage. Même Karim, dont la superbe
moto avait séduit bien des filles, en restait tout intimidé.
Quand elle
quitta le village, tout le monde en fut attristé. Il nous manquait
de ne plus la voir traverser la place. Je me plaisais à l'imaginer,
faisant partie d'un corps de ballet, danseuse étoile, peut-être...
J'eus la
chance de la revoir, quelques années plus tard. Elle avait gardé
toute sa grâce. Cette grâce avec laquelle, sanglée dans son
uniforme de fliquette, elle réglait la circulation au carrefour.
Marc Menu
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