mardi 2 août 2016

27.

Je nageais. 
Quand par le plus hasardeux des phénomènes qu’il m’ait été donné de vivre, je fus pêchée par un filet en haute mer... je n’y connais rien en pêche, étais-je pêchable ?... Aucune idée... et que nageais-je là ? J’ai toujours été horrifiée par les mers trop hautes, on ne voit plus l’horizon. Une fois remontée à bord du chalutier, dont j’appris le nom par une sardine empêtrée : Que les bateaux à sardines sont des chalutiers, mais que les boites de sardines, elles, restent des boites, ne dit-on pas une boite de sardines ? J’avais pourtant espéré une fantaisie nominative... mais je m’égare. Joueuse, je m’étais fait un banc de copines... elles sont agitées toutes ces sardines dans le même sens comme un banc de poissons !... Suis-je plus bête que sotte ? Elles en étaient !... Mais rions. Et une fois déversé le contenu... nous fûmes triées... trop vives, trop fines, trop bleues... et mes petites sardines qui passaient par dessus bord au bon vouloir de ces critères si dérisoires... Et puis saisie, enfin mon tour de retourner à ma baignade, de me plonger dans l’eau du bain... Quand... 
- Une crevette ! S’écria la main...
Moi une crevette ? Me demandais-je, courant allègrement de surprise en surprise... j’ai toujours eu horreur de m’ennuyer mais à ce point de non-ennui, c’est l’aventure ! 

- Une belle crevette, et rose vif pigmenté de grenat !... Serait-elle cuite ?... Riait la main...
J’étais bien cuite de coup de soleil en coup de soleil, j’étais beaucoup plus rouge que grise... C’était le premier jour de mes vacances, mais de là à me faire passer pour une crevette...

Jane Véronique

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